Les couleurs de Perpignan

Perpignan, la catalane. Voici quelques mois que je me suis installée dans cette belle ville du sud, et quelle meilleure occasion que le thème du mois de juillet du rendez-vous En France Aussi pour vous en parler : « La France en Couleurs » ! Je vous propose une découverte de Perpignan par les couleurs qui la caractérisent si bien, vives, baignées par le soleil et secouées par la tramontane.

Le rouge

Après un premier article sur Argelès-sur-Mer, racontant un pan de l’histoire locale plutôt triste, il est temps que je vous montre des aspects plus joyeux de mon nouveau département… Retrouvons le sourire en nous imprégnant des couleurs vives des rues de Perpignan, à commencer par le rouge !

Le rouge est partout, notamment parce que la terre – vous le verrez si vous roulez un peu dans l’arrière-pays – a cette couleur chaude qui sert depuis longtemps à la construction des maisons et des monuments dans les Pyrénées-Orientales.

Rouge comme… le Castillet, ce monument emblématique de Perpignan. C’est le dernier témoin des fortifications qui protégeaient autrefois les habitants des invasions et des attaques. Oui, comme beaucoup de villes « de frontière », l’histoire fut mouvementée par ici ! Le Castillet abrite le Musée Casa Pairal, où sur un grand banc rouge, vous pourrez enfiler un casque et écouter les musiques traditionnelles catalanes, sur lesquelles on danse la sardane !

Rouge comme… le Pont Notre-Dame ! Juste devant le Castillet, voyez un peu ce vieux pont à dos d’ânes, lui aussi en briques rouges. Il date du 16ème siècle et permet de franchir la Basse, ce cours d’eau canalisé qui traverse Perpignan.

Rouge comme… le Théâtre Municipal ! Pour admirer sa façade, rendez-vous place de la République, au cœur du centre ancien. C’est là que se tient chaque week-end un marché, agréable à parcourir avant de s’arrêter prendre un café sur ses nombreuses terrasses.

chateau avec place devant
le Castillet

Rouge comme… la chaise de Dali sur la Place de Catalogne. Perché sur une grande chaise, placé stratégiquement ici à l’extrémité de l’avenue du Général de Gaulle, Dali veille sur la gare, située à l’autre bout de l’avenue. Il aurait dit, en effet, que la gare de Perpignan était « le centre du monde » ! Ce qui a donné le nom actuel du centre d’activité situé au niveau de la gare – el centre del mon – en catalan bien sûr !

Rouge comme… le Théâtre de l’Archipel, conçu par Jean Nouvel. Que celles et ceux qui n’aiment pas les bizarreries de l’architecture contemporaine s’abstiennent ! Cet imposant théâtre aux formes surprenantes vient marquer l’extrémité ouest de « l’espace Méditerranée », une grande esplanade située à deux pas de la Têt (la rivière). On retient surtout en passant la forme d’œuf rouge, un peu aplati, d’un de ses bâtiments, qui contient une grande scène. Ce que j’aime, c’est aussi tenter de déchiffrer les multiples citations qui sont gravées en grand sur les parois, dans de nombreuses langues.

Le jaune

Une autre couleur très présente dans le paysage perpignanais est le jaune. On le retrouve notamment sur les façades de l’avenue Charles de Gaulle ou plutôt, comme tout le monde l’appelle ici, l’avenue de la gare. Cette rue a un charme fou, surtout avec ses hauts palmiers, qui m’ont tout de suite conquise quand je suis arrivée pour la première fois !

Jaune comme… le Palais des rois de Majorque. Ce palais a été construit à la fin du XIIIe siècle, lorsque Perpignan était capitale du royaume de Majorque. Si on retrouve quelques touches de rouge par ci par là, il est majoritairement composé de pierres plus claires, dans les tons jaunes-beiges. Ce n’est qu’au XVIe siècle qu’il deviendra une citadelle avec la construction d’imposantes murailles. Aujourd’hui, même sans faire la visite de l’intérieur du Palais, on peut monter en haut des murailles et profiter d’une vue sur les alentours de la ville, et sur le Canigou – la montagne sacrée des Catalans !

Jaune comme… la Maison Fontano. Située en face du théâtre municipal, sur la place de la République, elle porte le nom d’un épicier qui en était propriétaire au XIXe siècle, bien que le bâtiment soit beaucoup plus ancien. Sa façade, néo-classique, aurait moins d’une centaine d’année. Aujourd’hui, le bâtiment accueille des logements… et on peut encore investir apparemment !

Jaune comme… Mr. Bricolage ! Ou plutôt comme l’un de mes bâtiments préférés à Perpignan (juste après le Campo Santo, dont je vous parlerai juste après !!) : le Cinéma Castillet. C’est l’un des plus vieux cinémas de France, œuvre de l’architecte Eugène Montès avec le sculpteur Alexandre Guénot. Il abrite aujourd’hui Mr. Bricolage et la Caisse d’Épargne, le cinéma est juste à côté. J’adore sa façade inspirée de l’Art nouveau et de l’architecture des expositions universelles…

Le rouge et jaune

Bien souvent, le jaune et le rouge se mélangent. Ce sont d’ailleurs les couleurs du drapeau catalan. Les Pyrénées-Orientales ne sont pas qu’un simple département français, c’est aussi la « Catalogne Nord » et même dans le choix des essences des espaces verts, ces couleurs sont plébiscitées et nous rappellent que l’on est bien ici en Pays Catalan.

Rouge et jaune comme… la Cathédrale de Perpignan. Elle peut surprendre lorsqu’on est habitué aux grandes cathédrales gothiques du nord et de l’est de la France.  Sa façade mêle cayrou – cette brique plate et rouge typique d’ici – galets et blocs de pierre taillés au carré. Son frêle clocher est en fer forgé, timidement posé au-dessus de la façade. 

cathédrale et son parvis, façades rouges, fanions catalans
Cathédrale de Perpignan

Rouge et jaune comme… le Campo Santo. Il s’agit du cloître jouxtant la cathédrale ; on dit même « cloître-cimetière » car il abritait une fosse commune au XIVe siècle. La chapelle qui se trouve face à l’entrée était une chapelle funéraire ; elle accueille désormais des expositions. C’est définitivement mon lieu préféré de Perpignan, il s’en dégage une atmosphère tout à fait particulière. 

Rouge et jaune comme… le portail d’entrée du stade Aimé Giral ! Amateurs de rugby, il n’y a pas une mais deux équipes à soutenir si vous êtes à Perpignan. L’USAP, Union Sportive des Arlequins Perpignanais, qui se maintient une nouvelle fois en Top 14, et les Dragons Catalans, club de rugby à XIII qui joue avec le championnat anglais. Ce sont donc deux stades – Aimé Giral et Gilbert Brutus – qui pourront animer vos week-ends par ici ! Le rouge et le jaune sont partout en tribune : maillots, drapeaux, chaussettes, joues colorées. Ici c’est le Pays Catalan et les adversaires n’ont qu’à bien se tenir.

Rouge et jaune sont aussi largement représentés dans les façades du centre-ville. Vous n’avez qu’à lever les yeux pour voir combien ces couleurs sont partout. Perpignan « la catalane » porte bien son nom !

Et le bleu … 

Le jaune et le rouge sont indéniablement les couleurs de Perpignan, la marque de son identité catalane. Mais une autre couleur est très présente… c’est le bleu du ciel !! 

Vous l’aurez compris, je suis complètement conquise par ma nouvelle ville. Après Grenoble, et la Meuse, c’est une toute nouvelle région qui s’offre à moi, et j’ai hâte de vous en faire découvrir davantage !

jardin public avec statue et fleurs rouges
le square Bir Hakem

Encore envie d’un peu de lecture ?

3 réponses à « Les couleurs de Perpignan »

  1. […] Cet article participe au challenge En France Aussi sur le thème La France en Couleurs proposé par le blog The Tiny Points […]

    J’aime

  2. Bonjour Lucie, merci pour ce bel article sur Perpignan, ville que je n’ai jamais pris le temps de visiter. Et pourtant, j’y suis venue plusieurs fois… pour le boulot ! Il va vraiment falloir que la prochaine fois, je prolonge mon séjour à des fins touristiques cette fois-ci !

    J’aime

    1. Oui, elle mérite bien qu’on s’y arrête un jour ou deux 😉 et si tu passes par ici, fais-moi signe bien sûr !

      J’aime

Laisser un commentaire