Il y a quelques mois j’ai reçu le guide des « 100 Plus Beaux Détours de France » édition 2022 et j’ai découvert à la toute dernière page que, si on visitait 7 villes mentionnées dans le guide (avec tampon de l’office de tourisme à l’appui), on pouvait recevoir en cadeau une belle paire de chaussettes ! Ni une, ni deux, j’ai accepté le défi et j’ai feuilleté les pages pour concocter mon programme…

(La petite carte pour se repérer : oui, oui, je n’ai pas fait ma petite joueuse et je ne me suis pas contentée de valider celles du Grand Est !)
1. Commercy, dans la Meuse
C’est à Commercy que j’ai reçu le guide, lors de la rencontre des chefs de projets « Petites Villes de Demain » (c’est mon job ! ^^) du Grand Est. La ville n’avait pas été choisie au hasard, c’est un peu le point central de la grande région et elle est accessible en train, un vrai plus !
Que voir à Commercy ? Je vous avais brièvement parlé de la ville dans mon article sur « le goût de la Meuse » car bien sûr, c’est la capitale des madeleines ! Je vous conseille donc, si vous y passez, de pousser la porte de « la Cloche Lorraine » dans le centre-ville, ou de « la Boîte à Madeleines » dans la zone commerciale… ou même d’aller comparer les madeleines entre les deux adresses, pour les gourmands.

Côté patrimoine, il y a bien sûr le Château Stanislas, qui vient marquer la fin de la grande avenue traversant la ville et se prolongeant jusque dans la forêt. Construit au début du 18ème siècle par le Comte de Vaudémont, il deviendra par la suite une des résidences du duc et ancien roi de Pologne Stanislas Leszczynski, d’où son nom actuel. Occupé par la mairie et par différents organismes, le château ne se visite qu’en de rares occasions.
Un autre bâtiment coup de cœur pour moi est le Prieuré de Breuil, monastère bénédictin du 11ème siècle, reconstruit au 18ème. J’aime particulièrement son cloître avec ses arcades en forme d’anse de panier.


Le prieuré de Breuil
2. Provins, en Seine-et-Marne
Provins est une cité médiévale, aux portes d’Ile-de-France, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. La ville haute, appelée « Le Châtel » égrène au fil des rues de belles maisons en pierre ou à colombages. Les fleurs grimpent aux murs et certaines boutiques, comme la librairie, prennent place dans les sous-sols de bâtiments anciens. Autour de la place, plusieurs restaurants et snacks vous permettront de vous restaurer. Un peu plus loin, on peut visiter la Tour César (payante) et la Collégiale Saint Quiriace – les deux monuments qui se voient de loin lorsqu’on arrive à Provins.



Quelques belles maisons du Châtel de Provins, la ville haute
Provins, ce sont aussi les imposants remparts qui ceinturent le Châtel. En cours de restauration, il est possible de les parcourir en partie. En été, on peut assister à des spectacles, notamment avec des rapaces, pour se plonger pleinement dans l’ambiance médiévale !
Enfin, ne laissez pas de côté la ville basse. J’ai aimé les vitraux contemporains de l’église Saint Ayoul, le marché couvert et surtout, la magnifique roseraie. Labellisée « jardin remarquable », son entrée est payante (7€) mais on peut y rester longtemps puisqu’elle s’étend sur 3 hectares, comprend un petit labyrinthe, de nombreux bancs et même des transats en libre service… c’est un lieu enchanteur où l’on peut donc venir passer toute une après-midi entre les belles roses et à l’ombre des grands arbres ! A l’entrée, il y a aussi un petit salon de thé et une boutique où l’on peut acheter, entre autres, des roses.

3. Lapalisse, dans l’Allier
Lapalisse doit son développement au passage de la Route Nationale 7, qui, avec l’arrivée des congés payés, a conduit chaque été des milliers de travailleurs de Paris et plus généralement du nord de la France vers la Méditerranée.
La « route bleue » ou « route des vacances » est marquée par un grand virage à angle droit au pied de l’impressionnant château, qui fut résidence du Maréchal Jacques II de Chabannes de La Palice, à l’origine malgré lui de l’expression « lapalissade ».


Des visites guidées sont organisées dans le Château de la Palice, mais n’ayant pas beaucoup de temps, j’ai fait l’impasse. On peut toutefois se promener librement dans son grand parc qui surplombe la ville.
Dans la partie basse, un beau jardin floral se développe au bord de la rivière. A l’office du tourisme est disponible une petite brochure pour avoir des informations sur les arbres remarquables. Au milieu un kiosque entouré de « folies », des micro-architectures comme je les aime et pas loin, un bassin dans lequel se reflète la silhouette du château.

Une bonne adresse à Lapalisse : l’Hôtel-Restaurant du Bourbonnais, très bon accueil et excellent rapport qualité-prix.
Qu’est-ce qu’une lapalissade ?
Au décès du Maréchal de la Palice, son épouse fit graver sur sa tombe l’expression « Ci-gît le Seigneur de La Palice. S’il n’était mort il ferait encore envie. » Or, à l’époque, le « s » minuscule peut s’orthographier de deux façons, le « s » que l’on connaît aujourd’hui ou un « s » long qui ressemble fort au « f ». Ainsi, la phrase écrite par l’épouse du maréchal peut être lue « S’il n’était mort, il serait encore en vie ». C’est une évidence et c’est pourquoi on dit aujourd’hui, quand quelqu’un exprime une vérité évidente, qu’il s’agit d’une « lapalissade ».
4. Figeac, dans le Lot
Pas sur mon itinéraire de l’été au départ, j’ai finalement fait un « détour » de plus pour passer à Figeac, dans le Lot (j’avoue que l’idée d’avoir un tampon de plus sur mon cahier y était un peu pour quelque chose … ^^). J’y ai découvert une très jolie ville, riche d’un patrimoine bien entretenu et vivante en cette fin d’été.

Pour vingt ou trente centimes, l’Office de Tourisme fournit un petit dépliant avec les « 30 clés » pour découvrir Figeac, un parcours d’une bonne heure et demie pour découvrir les bâtiments remarquables de la ville.
Figeac était une ville commerçante du Moyen-Âge. Il se tenait là des foires et on devine encore, en passant des ruelles étroites aux placettes et en voyant les hautes maisons surmontées de greniers ouverts, l’histoire qui s’est jouée dans ces lieux. On imagine le bruit des charrettes, la poussière, les gens s’affairant ça-et-là.


le Musée Champollion
Enfin, Figeac est aussi la ville de l’égyptologue Jean-François Champollion. Je n’ai pas eu le temps de visiter le musée qui lui est dédié dans sa maison natale, mais même de l’extérieur, le lieu m’a plu. Un rideau de cuivre et de verre, percé de hiéroglyphes, s’intercale entre la façade et l’intérieur du musée, annonçant directement le thème des lieux. A l’arrière, la Place des Écritures a été aménagée par l’artiste Joseph Kosuth, et reproduit en son centre, au sol, une Pierre de Rosette géante. Un hommage de plus à Champollion, l’enfant du pays, devenu célèbre pour avoir déchiffré sa partie en hiéroglyphe en 1822.
5. Villefranche-de-Rouergue, en Aveyron
A 30 minutes de Figeac, Villefranche-de-Rouergue était, avec Lapalisse, une des étapes du soir de mon road-trip à travers la France cet été. Ce fut aussi, ma première immersion dans une bastide du sud-ouest !


Le clocher-porte et la place Notre-Dame
La Place Notre-Dame, presque carrée, bordée d’arcades, est au centre de la bastide. Seule « respiration » dans le tissu serré serré des ruelles tracées en quadrillage. En quelques mots, les bastides sont des villes nouvelles du Moyen-Âge. Elles ont généralement un tracé très géométrique. J’aurai l’occasion de vous en reparler dans un prochain article !
A l’un des angles de la place se trouve la Collégiale Notre-Dame de Villefranche-de-Rouergue. Vraiment imposant, son clocher-porche se voit de loin lorsqu’on s’approche de la ville. D’autres sites religieux sont à visiter : la Chapelle des Pénitents Noirs (que j’ai juste vue de l’extérieur) et le Monastère de la Chartreuse Saint Sauveur. Si j’avais eu plus de temps, c’est celui-ci que j’aurais visité. De style gothique flamboyant, il possède l’un des plus vastes cloîtres de France.
Côté bonnes adresse, j’ai dîné au restaurant « Le Glacier » et j’ai pu mangé un très bon aligot-saucisse ! Oui, ce n’est pas tous les jours que je passe par l’Aveyron, alors l’aligot était de rigueur – malgré les 30°C de cette fin août !

Enfin, petite balade digestive le long de l’Aveyron – la rivière – en suivant la promenade aménagée, connectée aux ruelles de la bastide par un petit passage couvert.
6. Crémieu, en Isère
C’est à Crémieu, dans le nord de l’Isère, que je me suis arrêtée déjeuner avec Tiphanya sur la route du blogtrip à Albertville ! J’étais déjà passé – il y a deux ans je crois – dans cette petite cité médiévale, mais le beau temps n’était pas au rendez-vous… ce n’était en fait guère mieux cette fois-ci !


Crémieu : le Cloître et les maisons anciennes du bourg
On peut se garer sur un petit parking à l’entrée du centre historique, puis pénétrer dans la cité par le Passage de la Nation. On arrive alors sur une place entourée de plusieurs restaurants. Nous avons déjeuné aux « Terrasses des Augustins », c’était très bon.
On peut ensuite entrer dans le Cloître des Augustins, accolé à l’église Saint Jean Baptiste. Un petit havre de paix ! Puis ce sont trois rues parallèles qui permettent de découvrir le cœur de Crémieu, jusqu’à sa grande halle – le clou de la visite ! Admirez sa belle charpente en bois… Le mercredi matin, le marché hebdomadaire y prend place.

Puis, il ne faut pas avoir peur de se perdre dans les petites ruelles, notamment celles qui montent. De belles maisons anciennes pointent le bout de leur nez ça-et-là, accompagnées d’explications et de dessins !
7. Lectoure, dans le Gers
J’ai tellement aimé mes quelques jours dans le Gers qu’il me faudra bien un article de blog tout entier (et même peut-être deux !) pour tout vous raconter. Je vais commencer le teasing en parlant de Lectoure, une autre bastide, le long du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

C’est une petite ville perchée sur sa colline. Après plusieurs virages, on arrive sur un parking partiellement ombragé devant l’ancien hôpital, devenu un fantastique village des brocanteurs où les passionnés pourront chiner pendant des heures : meubles, enseignes de magasin, vinyles, etc. sont exposés sous les arcades et dans les pièces du rez-de-chaussée… même la chapelle a été investie !
Je vous conseille ensuite de remonter la grande rue principale – la Rue Nationale – jusqu’à la Cathédrale Saint Gervais et Saint Protais. Après la visite de l’église, rendez-vous à l’Office de Tourisme. Vous y trouverez un plan de la ville avec un circuit vous permettant de découvrir toutes les architectures remarquables de Lectoure. Mes coups de cœur ? La Halle au Grain, néo-classique, qui a été restaurée et accueille désormais concerts et expositions, et la Tour d’Albinhac, une tour d’habitation qui n’est pas sans rappeler la Toscane !


Au détour des rues de Lectoure
Plusieurs jolis belvédères permettent aussi d’admirer la campagne gersoise qui entoure Lectoure : au niveau des Jardins de l’Ancien Évêché (derrière la mairie) et le Belvédère du Château, à l’arrière du Village des Brocanteurs.
Le trophée !
Je n’étais même pas encore rentrée de vacances que déjà j’envoyais le feuillet avec les 7 tampons au siège des « Plus Beaux Détours de France » pour être sûre de recevoir ma paire de chaussettes (oui, c’est une édition limitée !). Et surprise, la semaine suivante, j’ai trouvé un petit colis dans ma boîte aux lettres. Elles me vont à ravir, n’est-ce pas ?


La récompense : une belle paire de chaussettes !
Voilà, j’ai relevé le défi mais je garde quand même bien précieusement ce petit guide vert parce qu’il y a quand même encore 93 autres villes à découvrir et si elles sont aussi chouettes que ces 7 là, alors ça promet de belles balades.
Pour découvrir les 100 plus beaux détours de France, rendez-vous sur leur site ! Il y en a forcément près de chez vous !!

Vous avez déjà visité certains « Plus Beaux Détours de France » ? Ils vous ont plu ? Lesquels me conseillez-vous d’aller voir ?
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