Le week-end de mon anniversaire, j’ai eu la chance d’être invitée, avec six autres chouettes blogueuses du groupe En France Aussi à découvrir le Pays d’Albertville ! Moi qui ai pourtant vécu plusieurs années à Grenoble, je n’étais jamais allée jusqu’à cette ville au milieu des montagnes, alors qu’elle n’était en fait qu’à une heure de chez moi… C’est bien dommage, car ce petit coin de France gagne à être connu et croyez-moi, même sans aimer les sports de nature (et d’hiver), il est impossible de s’ennuyer à Albertville !

Jour 1 : arrivée en Pays d’Albertville
En covoiturage avec Tiphanya et après une pause déjeuner dans le village isérois de Crémieu, nous arrivons à Albertville le vendredi en fin d’après-midi, au point de rendez-vous – la Halle Olympique – où nous attendent les autres blogueuses et Sabine de l’Office de Tourisme du Pays d’Albertville.
Le Col de l’Arpettaz, une première nuit près des étoiles
Très vite, nous reprenons la route, et après moult virages, nous atteignons le Col de l’Arpettaz (prononcé Arpetta ou Arpet’ pour les locaux !) sur les hauteurs d’Ugine. Bien caché entre les collines et les montagnes, nous ne découvrons le refuge qu’au tout dernier moment. C’est une sorte de grand chalet, au pied du Mont Charvin. On s’installe et on fait un petit tour… on repère des chèvres et on entend les marmottes, mais celles-ci sont bien cachées dans les hautes herbes.

Au menu le soir, repas « savoyard » – croziflette ou mandallaz, du nom du sommet voisin, plat du refuge à base de pommes de terre, de crème aux fines herbes, lard déglacé au génépi et salle verte. Le génépi dans les plats et dans les cocktails, un petit digestif maison pour finir la soirée, on sent que les gens d’ici sont des bons vivants et ce n’est pas pour nous déplaire !
J’ai mis le mot « savoyard » entre guillemets, car on a découvert avec notre guide du lendemain matin, que la cuisine traditionnelle savoyarde est bien plus vaste que les plats consistants et plein de fromage qu’on lui attribue aujourd’hui : c’est avant tout une cuisine paysanne à base notamment de fruits secs, comme les pruneaux ! Vous le saviez ?

Ce fut en tout cas ma première nuit dans un refuge, et un beau plaisir de me réveiller en découvrant ce paysage époustouflant de montagnes, avec un ciel bleu laissant présager une excellente journée !
Jour 2, entre nature et culture
Praz Vechin, un petit sommet pour réveiller les gambettes
200 mètres de dénivelés au programme, après un petit déjeuner en terrasse. Une marche plutôt facile, en prenant son temps, pour un maximum de beauté au sommet ! Une immersion dans la nature à la découverte de la flore locale grâce à notre super guide Olivier, du Bureau des Guides d’Albertville. On apprend le nom des plantes, on en goûte quelques-unes, ça fait plaisir de voir qu’il existe encore de tels lieux gorgés de biodiversité !



Grande joie au sommet ! Une vue panoramique à 360° et une large ouverture sur le Mont Blanc. L’Italie est tout prêt, nous dit le guide… voilà qui me donne vite l’envie d’un bon café, mais cette pensée est vite chassée quand Olivier sort de son sac deux grandes thermos de tisanes. Après avoir observé et goûté quelques fleurs, c’est le moment d’en apprécier la saveur en infusion !

On redescend (avant une ultime et sévère grimpette !) et on déniche un joli coin moitié au soleil – moitié à l’ombre pour se restaurer avec un petit pique-nique tiré du sac, préparé par le Refuge du Col de l’Arpettaz !
Curiox, curieuse architecture enchantée
Retour à la « civilisation » le samedi après-midi. Si là-haut dans les montagnes, les maisons éparses témoignent d’une occupation partielle, saisonnière et de la vie d’alpage, la vallée est habitée toute l’année et bien vivante !
Premier arrêt à Ugine, au « centre d’art et de rencontres » Curiox, qui prend place dans une église moderne désacralisée. Elle est l’œuvre de l’architecte Claude Fay, et l’on comprend tout de suite qu’il a puisé l’inspiration dans les paysages environnants.



Le bâtiment a été peu transformé, seuls un grand caisson suspendu a été ajouté, servant à la fois de support pour les œuvres et améliorant l’acoustique des lieux, et des baies vitrées. L’esprit du lieu est intact et se prête très bien à l’accueil d’art contemporain, comme l’exposition que nous avons eu la chance de voir : le Sens de la Pente, de Sylvie Bonnot, état des lieux de la forêt et de ses transformations. Ici encore, un beau moment en compagnie d’une passionnante guide, Marie.

Curiox accueille chaque année deux artistes ou collectifs en résidence, c’est-à-dire qu’ils posent leurs valises dans la vallée pour plusieurs semaines ou mois avec pour mission de produire une exposition en lien avec le territoire.
Tremplin 92
L’après-midi se poursuit par la visite de Tremplin 92, le musée situé dans la Halle Olympique et dont la scénographie vient de faire peau neuve. Nous la découvrons en avant première.
La Halle Olympique qui l’abrite est rare vestige de l’aventure des Jeux Olympiques d’Hiver d’Albertville en 1992. Si le musée reste en partie lié à l’histoire des Jeux, l’exposition a été diversifiée et propose aux visiteurs une expérience immersive. J’ai beaucoup aimé les douches sonores avec des témoignages d’athlètes, et les casques de réalité virtuelle qui m’ont permis de faire mon baptême de parapente et de bobsleigh, sans quitter la terre ferme !

Tremplin 92 est une belle entrée en matière avant d’aller explorer le territoire. On découvre notamment la variété de sports et d’activités proposées dans le Pays d’Albertville. Une partie du musée permet aussi de comprendre les perspectives de développement du territoire, au-delà des sports d’hiver : l’agropastoralisme, la valorisation des patrimoines, etc.
Se ressourcer au gîte des Sources d’Arvey
Après cette journée riche de découverte, nous avons rejoint Verrens-Arvey pour la soirée et la nuit, au gîte des Sources d’Arvey. Florence nous attendait pour une petite séance d’initiation à la réflexologie et à la naturopathie (exercices de respiration, de réflexologie palmaire, et dégustation de tisanes), puis nous avons pu faire une petite pause sauna et jacuzzi dans le jardin.

Le gîte est grand et peut accueillir jusqu’à 14 personnes. C’est une grande maison ancienne, avec beaucoup de charmes et des espaces intérieurs généreux. La cuisine, le salon, les chambres, tout est grand et il y a même une salle de relaxation avec vue sur les montagnes !
Au menu pour le dîner, friture et pièce de bœuf au restaurant Jet Road 73, au bord du plan d’eau de Sainte-Hélène-sur-Isère. Ambiance dinner américain, au bord de l’eau… ça sentait bon les vacances !

Jour 3, entre histoire et terroir
Réveil en douceur au Gîte des Sources d’Arvey. Un petit déjeuner varié et copieux nous attendait dans le jardin : fruits, fromages, pains artisanaux, thé, café et tisane… de quoi se mettre de bonne humeur !

Conflans, petite cité médiévale
Après l’architecture moderne de Curiox et contemporaine de la Halle Olympique la veille, petit voyage dans le temps pour découvrir la cité médiévale de Conflans, perchée sur les hauteurs d’Albertville.
Elle existe dès l’Antiquité, car passait là la route principale pour traverser les Alpes. Conflans était donc la porte, l’embouchure et a donc pu s’enrichir de cette position idéale. Nous étions accompagnées pour cette visite d’une très chouette guide (encore !) Pascale qui nous a aidé à déchiffrer la belle architecture des lieux.


Les anciens remparts forment un agréable parc, bien ombragé, et l’on peut y admirer la tour sarrasine, construite pour se défendre des attaques et des pillages des Sarrasins (et non pas construite par eux comme on pourrait le croire !).
Puis, un petit tour dans le centre-bourg nous a permis de jouer aux devinettes, avec les différentes enseignes qui se déploient sur les maisons, et qui fonctionnent comme des rébus. L’architecture est alpine, avec des toits pentus avec un débord de toits assez grands, pour les hivers rigoureux.
En ce dimanche matin, la place se réveillait doucement, des terrasses des cafés aux abords de la Maison Rouge, qui allaient accueillir sous peu un petit apéro-concert, comme tous les autres dimanches d’été !

Petit arrêt sur la Maison Rouge, seul bâtiment en briques qui n’est pas sans rappeler les architectures de Toscane… elle a été justement construite par des maçons italiens, que des notables locaux firent venir pour reproduire un style architectural qu’ils avaient apprécié de l’autre côté des Alpes.
A voir aussi, la Porte Tarine (car donnant sur la Tarentaise) et l’église baroque, dédiée à Saint-Grat, protecteur des jardins, invoqué pour éloigner les taupes des plantations des paysans !
Queige, attention aux oreilles !
On trouve également une église baroque à Queige, notre arrêt suivant, au cœur du massif du Beaufortain. Toujours accompagnées de Pascale, nous en apprenons davantage sur ce courant artistique et son histoire.
En quelques mots, on retrouve dans les décors baroques de nombreuses représentations de la Vierge Marie, des anges et des Saints. Ces décors sont un moyen de transmettre et réaffirmer les fondamentaux de l’église catholique, à l’heure où le protestantisme naît et gagne du terrain. Les protestants ne croient pas à la Vierge Marie et à l’ange Gabriel, ni aux nombreux Saints, c’est donc pour cela que ces thèmes sont très présents dans les églises baroques. Peu de gens sachant lire à l’époque, ce sont les images qui importent le plus pour transmettre des idées.

Une autre spécificité des églises du Beaufortain est l’existence d’une tribune à l’étage de la nef, qui permettait de créer davantage de places pour les fidèles et de séparer, éventuellement, les femmes et les hommes ou certaines classes sociales.
A midi, nous avons eu la chance de grimper, accompagnées du maire et de son « clochard », dans le clocher de l’église Sainte-Agathe pour voir les quatre belles cloches sonner midi puis l’angelus à 12h05. Le clocher est une grosse tour carrée, défensive au départ. Sa taille généreuse permet d’accueillir des groupes et de leur proposer cette belle expérience (avec des bouchons d’oreilles bien sûr) pendant l’été, suivi d’un apéritif offert par la commune ! Que de bonnes raisons d’y aller…

Le plan d’eau de Queige et le camping municipal
En parlant d’apéritif, nos ventres commençaient à envoyer quelques signaux ! Nous avons rejoint le camping municipal où le maire nous a offert un petit rafraîchissement, avec dégustation de beaufort, au milieu des nouvelles cabanes fraîchement inaugurées.

Une bonne adresse pour déconnecter de la réalité et venir se réfugier quelques nuits dans ces petits abris en bois qui semblent tout droit sortis d’un conte fantastique. Ça sent bon l’odeur du bois à l’intérieur, et l’on s’arrêterait bien y faire une petite sieste !
Nous prenons ensuite notre dernier repas au bord du plan d’eau de Queige, étang en forme de cœur, avec sa halle couverte et son foodtruck « Les Croës », qui nous ont préparé un délicieux repas ! Avec plusieurs salades estivales, nous avons pu nous repaître de charcuteries et fromages locaux, dont le Beaufort et le Tamié, suivi d’un délicieux Gâteau de Savoie avec sa salade de fruits rouges. Difficile de repartir sans un pincement au cœur après avoir été tant gâtées !

Il a tout de même fallu reprendre la route dans le milieu de l’après-midi, avec pleins de souvenirs en tête et l’envie de revenir très vite pour continuer de découvrir tout ce que le territoire a à offrir… car vous l’aurez compris, nous n’avons expérimenté qu’une infime partie de tout ce qui fait la richesse du Pays d’Albertville. Les passionnés de montagne et de sports de nature y trouveront leur compte, mais ceux qui préfèrent l’architecture, l’histoire ou la gastronomie ne seront pas en reste. A très bientôt, jolies montagnes !


Merci à En France Aussi et l’Office de Tourisme du Pays d’Albertville pour l’expérience !
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